La grande famille des Australopithèques est la seule qui soit bien connue avant Homo Erectus et nos plus proches ancêtres, le genre Homo. À la fois proche et éloignée de nous, cette famille est très complexe et nous sommes encore loin d’en avoir fait le tour. Revenons sur deux particularités des régions dans lesquelles ils ont vécus.
« East Side Story »
La majorité des fossiles humains ont été découverts en Afrique de l’Est et en Afrique du Sud et, pour les plus anciens, essentiellement en Afrique de l’Est.
Basé sur cette concentration, une théorie climatique a été développée selon laquelle les hommes seraient apparus à l’Est du Grand Rift Africain. Sa présence aurait en effet permis à l’aridité africaine d’avancer plus rapidement dans cette région que dans le reste de l’Afrique.
La montée de l’aridité, entraînant le remplacement progressif de la forêt dense en savane arborée, aurait favorisé le développement de la bipédie, une caractéristique essentielle des humains.
Puis, plus tardivement, elle serait également à l’origine du nouveau mode de vie essentiellement carnivore et basé sur la chasse et la pêche du genre Homo en remplacement du mode de vie végétarien et basé sur la cueillette des Australopithèques.
Cependant, les découvertes récentes de quelques fossiles anciens au Tchad, beaucoup plus à l’ouest donc, (un australopithèque d’environ 3 Millions d’années mais surtout Toumaï daté de 7 Millions d’année) pourrait remettre cette théorie en cause. Après tout, si l’on n’a retrouvé des fossiles qu’en Afrique de l’Est et du Sud, peut-être est-ce parce que, pendant de nombreuses années, c’est là que les recherches se sont concentrées! Il s’agirait dans ce cas d’un simple biais lié à l’histoire de la paléo-anthropologie.
Mais, pour l’instant, il n’y a pas assez d’éléments pour abandonner complètement cette théorie.
Les Kartz d’Afrique du Sud
La grande majorité des fossiles d’Afrique du Sud ont été et sont encore trouvés dans des zones géologiques appelés Kartz.
La complexité de ces formations rend la datation des fossiles trouvés dans ces divers sédiments extrêmement complexes. Elle nécessite l’utilisation des systèmes de datations les plus modernes qui ne donnent pas toujours des résultats parfaitement cohérents.
Il s’agit de terrains initialement calcaires qui subissent dans un premier temps une dissolution souterraine (1) sous l’effet de l’écoulement des eaux de pluie qui provoque la création de cavités qui finissent par former des cheminées d’ouverture vers l’extérieur (2).
Par le biais de ces cheminées, les cavités se remplissent avec des sédiments qui s’écroulent de l’extérieur en provoquant sous chaque cheminée un cône de débris (3-4).
À chaque nouvelle cheminée, un nouveau cône qui vient se positionner à côté ou par dessus les précédents au hasard de la création des cheminées (5-6).
Enfin, les conditions atmosphériques érodent ces structures, tous les sédiments sont consolidés, des brèches se produisent provoquant la création de vastes carrières dans lesquels des piles de sédiments sont éparpillées(7-8-9).