Les débats concernant l’origine de l’homme moderne ont fait rage pendant 3 siècles. En particulier, la présence d’ossements anciens manifestement différents de ceux des Hommes Modernes ont rendu lente et difficile la découverte de la “vérité”.
Et il a fallu attendre la génomique pour qu’enfin une hypothèse devienne quasiment consensuelle.
1987, ADN Mitochondrial
En 1987, une équipe de chercheurs américains (Cann, Stoneking et Wilson) réalisent la première étude génomique des population pour tenter de mieux comprendre l’origine des hommes.
Pour ce faire, ils choisissent de comparer l’ADN mitochondrial collecté chez 147 individus issus de 5 populations régionales différentes : Afrique, Asie, Aborigènes Australiens et de Nouvelle Guinée.
Le choix de l’ADN Mitochondrial est fait pour des raisons économiques mais également scientifiques.
– économique : Dans ces premières ADN où l’analyse ADN est possible, c’est une opération très coûteuse. Or, cet ADN Mitochondrial est très abondant dans nos cellules (plusieurs milliers d’exemplaires contre seulement 2 pour l’ADN Nucléaire) et ne comporte que 37 gènes contre 27000 pour l’ADN nucléaire de sorte que le coût de leur analyse est acceptable.
– scientifique : L’ADN mitochondrial se transmet de mère en fille, sans recombinaison ce qui rend son traçage beaucoup plus facile pour remonter les générations.
Bien que cette première étude ait été très critiqué sur le nombre d’échantillon, la manière de les sélectionner et même les techniques d’extraction et d’analyse, toutes les études suivantes réalisés par d’autres équipes selon des méthodes plus précises et avec des échantillons plus importants confirmeront toutes les résultats trouvés par cette première étude sur l’origine unique africaine et récente (200 mille ans environ) de tous les humains actuels.
Chromosome Y
Quelques années plus tard, alors que le coût du séquençage génomique diminue, d’autres études vont être menées sur le chromosome Y. Transmis de père en fils, il permet également de remonter facilement les générations mais cette fois de père en fils.
Le chromosome Y, associé au chromosome X, constitue la 23ème paire de chromosomes de l’ADN Nucléaire. C’est un des plus petit des chromosome de notre ADN avec seulement 130 gènes ce qui le rend encore relativement facile à analyser. Cependant, il est
Ces travaux n’ont pas apporté de surprise particulière. Ils ont simplement confirmé les résultats des études sur l’ADN mitochondrial.
ADN Complet
Dans les années 90, de premières études de génétique des populations sur le génome complet ont commencé à se pratiquer mais elles avaient désormais des ambitions plus larges que la simple confirmation de l’origine africaine de l’homme qui ne faisait plus trop de doute.
D’autant que, dans la même période, des travaux sur des fossiles ont commencé de donner des résultats intéressants sur des hommes archaïques comme Néandertal.
Il faudra cependant 2014 pour que des traces d’ADN Néandertal soient trouvés dans les gènes des hommes modernes.
Sans parler des Dénisoviens découverts par la génomique en 2010 dont on a également trouvé tout récemment des gènes dans le génome humain en Asie.
Bref, vous l’aurez compris, la génétique nous réserve encore bien des surprises en terme de paléo-anthropologie…. ainsi que dans bien d’autres domaines.